Sur les traces du Prieuré

               


Photo panoramique (Aout 2013)

Sur la gauche: l'emplacement du cloître, au centre le " Chemin de Jussey " et l'un des bâtimentts de fermes du prieuré, à droite : l'emplacement de l'église prieurale 



 

Le prieuré c'est un monastère, puisqu'il abrite une communauté religieuse monastique qui exploite le domaine qui lui a été confié.

Le prieuré de Saint-Marcel a d'abord été un prieuré dit "conventuel", donc autonome, avant de devenir "rural".

Le dernier prieur conventuel fut Antoine de MYPONT. A son décès en Mars 1547, il fut inhumé dans le choeur de l'église prieurale sous une pierre tombale représentant un religieux bénédictin et gravée comme suit:

      " Cy git noble et scientifique personne frère Antoine de MYPONT, docteur ez droits, et en son vivant prieur d'Esclans et sacristain de Saint Bénigne de Dijon, et jadis général prieur dudit lieu, qui trépassa le neuvième de mars 1547. Dieu ayt son âme. Amen."


 


dessin extrait du manuscrit de 1888 de Jules ROY
(collection Jean Marie GUILLAUME)

 


Rappelons que cette pierre tumulaire a été prélevée du dallage de l'église prieurale avant sa démolition vers 1792 et ramenée à l'ancien presbytère, qu'elle fut ensuite recoupée à l'initiative du prêtre de l'époque (Marie François BOISSON) pour servir de pierre d' autel à la nouvelle église paroissiale de 1843, et que par suite d'une erreur dans les mesures elle resta au presbytère qui, lui, fut revendu comme bien national au notaire Nicolas MIGNOT. Restée là, et abandonnée aux intempéries par les propriétaires successifs du lieu, elle s'est totalement dégradée au point de devoir être mise en décharge récemment.     


Le prieuré abritait une organisation monastique hiérarchisée sous la coupe d'un prieur, composée de moines bénédictins et de convers.

En règle générale, les moines étaient issus de la noblesse et de ce fait savaient lire et écrire ; les travaux de copie et d'enluminure des textes religieux leur étaient ainsi confiés.

Par opposition, les convers étaient des frères laïques principalement issus de la paysannerie qui ne prononçaient que de simples voeux d'obéissance à l'Ordre et au prieur. Leur rôle au sein de la communauté était de décharger les moines des travaux manuels et d'exploitation des champs (dans les granges notamment et telles que,par exemple, en Valotte).

C'est aux convers que l'on doit le défrichage des terres et leur mise en culture. Ils avaient donc un rapport avec le monde extérieur. 

Rappelons aussi qu'en 1670, le cloître du monastère était encore en place et qu'on pouvait toujours y voir les cellules des religieux, mais que sa démolition débuta aux environs de 1680.

Vers 1792, tout avait disparu de ce grand ensemble religieux, à l'exclusion toutefois de ses trois anciennes maisons de ferme aujourd'hui réhabilitées et habitées.   


 

 

Le prieuré de Saint-Marcel se situait à l’entrée du village en venant de Jussey.

 


dessin extrait du manuscrit de Jules ROY de 1888
(collection Jean Marie GUILLAUME)





Les trois maisons de ferme du prieuré
(Août 2013)

 

 


sur la droite et à mi-hauteur : les trois maisons de ferme du prieuré
(Août 2013)

 

Si le sol du site était aujourd’hui fouillé, il nous révélerait bon nombre des fondations des bâtiments qui y étaient édifiés, dont celles de l’ancienne église prieurale, sans doute les restes des moines qui furent inhumés dans son cimetière, et peut-être encore bien d’autres richesses historiques et patrimoniales que l’on ne soupçonne pas .

 


l'emplacement du cloître et de l'église prieurale,
les trois maisons de ferme du prieuré
(Août 2013)


 

 

Je regrette beaucoup que mes recherches de plans, de gravures et de descriptions de cet important ensemble religieux soient restées vaines, ce qui fait qu' à ce jour nous demeurons dans l’ignorance de son allure générale dans le paysage.

Outre ses trois maisons de ferme et son église, devaient s'y trouver les bâtiments conventuels classiques, plus ou moins importants et destinés à abriter le réfectoire des moines, le dortoir, la salle capitulaire, le sciptorium et sans doute une maladrerie. Le cloître, les jardins et le cimetière complétaient l'ensemble. 

 

L'observation attentive après grossissement d'une photo aérienne de 1949 laisse voir assez précisément un certain nombre de traces claires qui se détachent du fond plus sombre.

 

Elles se présentent sous la forme d'une succession de rectangles disposés régulièrement le long du « Chemin de Jussey », perpendiculairement à ce dernier, et très précisément où était édifiée l'église du prieuré .

 

La même observation peut être faite pour ce qui concerne les limites rectilignes du site de l'ancien cloître.

 

Un examen approfondi, mais aussi des recoupements aujourd'hui rendus impossibles faute de documents, conduiraient peut-être à la conclusion qu'il s'agit là des traces des anciennes fondations de l'église prieurale et du mur d'enceinte du cloître. En effet, on peut penser qu'à ces endroits les terres aient été plus particulièrement remuées et mélangées dans le but de les rendre cultivables et que de tels bouleversements causés au sol puissent encore être perceptibles sur une photographie aérienne de 1949.  




 




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