Les croix de chemins 

               

 

Il s'agit de véritables monuments de pierres taillées qui furent implantés dès le Moyen Age, marquant ainsi la christianisation des lieux, et qui se répandirent surtout à partir du XVI è siècle .

 

Elles sont dues soit à la volonté des communautés ou à celle de familles souvent aisées qui souhaitaient affirmer leur foi et s'assurer la protection divine . Non avoué, certes, mais tout aussi présent était pour certains le besoin de  marquer durablement un territoire de l' empreinte de leur propre identité ou de leur patronyme familial alors gravé dans la pierre du monument .

 

On y trouve parfois un blason et, dans tous les cas l'inscription de quelques lignes de prières .

 

On distingue trois sortes de croix de chemins :

 
  • les croix de carrefour qui guident les voyageurs,

  • les croix de limites qui servent de bornes aux entrées et sorties de villages,

  • les croix mémoriales qui rappellent le lieu d'une mort brutale ou au contraire celui d'un coup de chance.

 

Certaines pouvaient faire l'objet d'un culte . On s'y rendaient alors périodiquement en procession .

 

A compter du XVIII è siècle, les Missions se multiplièrent dans les paroisses . Pour fêter dignement l’événement, on érigeait une croix dite de « Mission » dans un grand concours de foule .

 

Les croix de chemins du village sont toutes des croix de limites et se trouvent :
 

 

- une route de Jussey :

     En 1840 cette croix qui portait le nom de " Croix de Derrière la Cour" était implantée peu avant les premières        maisons, du côté droit  en venant de Jussey . 


 

                                               

(Août 2013)
 

  

 

- une route de Vitrey : 


 


(Août 2013)


    elle est porteuse de l'inscription suivante gravée dans la pierre de son socle :

                                     CETTE CROIX 
                                     A ETE ERIGEE
                                     A LA DEMANDE
                                     DE LA FAMILLE
                                   THEODORE PIROT
                                     DE ST MARCEL
                                           1873
 
    Initialement, et au moins jusqu'en 1840, une croix de limite dite "Croix de la Planche du Pont" était erigée peu après la Fontaine de la Planche du Pont et avait reçu le nom de "Croix de la Planche du Pont".

 


- une route de Montigny : 


 


(Mai 2014)


    Un cartouche de forme carrée bordé de quatre figures circulaires formant une croix est gravé sur son socle .  Il contient une inscription rendue illisible par suite des effets du temps . En 1840, cette croix portait le nom de " Croix de Vecille" ("VECILLE" étant un patronyme) et était implantée à l'angle de la Rue Charrière des Pommiers et de la Rue Basse.





- une chemin du Cornot :


 


(Mai 2014)  


    cette croix est de fer forgé reposant sur un socle de pierre de forme cylindrique sur lequel on remarque l'inscription suivante gravée dans la pierre :

                                       JUILLET 1897
                                        Ô CRUX AVE      ( " salut ô croix " ) 

    Ce type d'inscription latine figure sur de nombreuses croix et calvaires publics mais généralement sous la forme  Ô CRUX AVE, SPES UNICA ce qui signifie " Salut ô croix, unique espérance ". 




 

La Commission d'Archéologie de la Haute Saône signale en 1862 l'existence d'une cinquième croix de chemins en « Tireveaux » et restaurée en 1711 aux frais de la famille LEVERT de Raincourt . Elle rapporte que le piédestal de cette croix est très ancien et qu'on y remarque une inscription en caractères gothiques à demi effacés qui se terminerait par ces mots : « PRIE POU LES TRE PACE » .

Cette croix de "Tireveaux" est également signalée sur le plan du Canton de Vitrey de 1858 et très précisément en "Tireveaux", en bordure du chemin et sur le territoire de la Commune de Saint-Marcel.

 

Pourtant, nous n'avons pas retrouvé cette croix et les habitants du village interrogés ne se souviennent pas avoir vu de croix en « Tireveaux » . En poussant nos investigations un peu au-delà de « Tireveaux » nous avons rencontré une croix sur le bord du chemin qui va de Cemboing a Rosières . A ce jour et au vu de son éloignement du territoire de la Commune de Saint Marcel, rien ne nous permet de penser qu'il s'agit de cette croix surtout que les inscriptions qu'elle porte sont de plus totalement illisibles .

Il est a signaler qu'au fil du temps certaines de ces croix ont été déplacées, ainsi qu'il y parait sur le plan du Canton de Vitrey de 1858.



L'unique croix de mission de Saint Marcel :

Elle a été, rappelons le, érigée devant l'entrée principale de l'église en mémoire de la mission qui a été prêchée du 03 au 19 Janvier 1864 par Monseigneur Gousset et Monseigneur Boilloz aux frais de Mademoiselle Gousset (religieuse ?) de Chauvirey.


 


Au premier plan : la croix de mission de 1864

(collection Jean Pierre GUILLAUME)



 


(Mai 2014)


 


A ce stade des commentaires historiques, il me semble important d'ouvrir quelques lignes se rapportant à la famille GOUSSET de Montigny Les Cherlieu qui, prise au sens large ( GOUSSET, MOURLOT, BOUERAT, BOUVIER, GERARD, JOSSE, ... ) aura donné 23 religieux et religieuses à l'Eglise, dont Thomas GOUSSET ( liste arrêtée à 1903 ).

Le Cardinal Thomas Marie Joseph GOUSSET est né le premier Mai 1792 à Montigny de Thomas GOUSSET et de Marguerite BOURNON, famille de modestes paysans comptant douze enfants. Les GOUSSET, originaires d'une colonie de Bussières Les Belmont (52) ont dû s'établir à Montigny au XVII siècle pour participer au repeuplement de Montigny suite aux guerres et fléaux qui l'éprouvèrent.

Archevêque de Reims de 1840 à son décès le 22 Décembre 1866, il est inhumé en l'église Saint Thomas de Reims, église qu'il a fondée et érigée. Son coeur, placé dans une urne d'or à ses armes, a été placé dans l'une des deux colones de bronze de la Chapelle Abbatiale de la Cathédrale de Reims, chapelle entièrement détruite lors du bombardement de la cathédrale le 19 Septembre 1914.

Le Cardinal est toujours resté très attaché à son village natal et aux villages voisins. C'est ainsi que lorsque le tracé de la future ligne chemin de fer Paris-Bâle via Montigny fût abandonné au profit de celui via Vitrey et Barges, il usa de sa haute influence en faveur du tracé tel que initialement projeté via Montigny. Malheureusement pour eux, les habitants de Montigny ne surent pas profiter de cette aubaine et la ligne se construisit via Vitrey et Barges, privant du même coup leur village d'une réelle opportunité de développement économique.







 




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